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Le grand ménage du printemps!
par Mireille Forget le 2021-04-09

Avec l’arrivée de la belle saison vient le temps du grand ménage de printemps.  Parmi les tâches à faire, le temps est peut-être venu de se séparer des objets personnels ayant appartenu à la personne disparue.

Après la tristesse et les larmes, tôt au tard, on doit faire face à une autre étape dont on parle peu et qui peut être une véritable épreuve: disposer et ranger les objets personnels du défunt.  Par quoi commencer? Comment trier et se débarrasser de certains objets sans culpabilité ou sans avoir l’impression de trahir la personne aimée pour autant?


Faire le grand ménage

Dans chaque coin de la maison, l’absence de l’être cher est amplifiée par la présence d’objets lui ayant appartenu. Certains objets cristallisent la relation que l’on avait avec lui. Il arrive un jour où ces objets ne font plus de sens.   Certes, ils rappellent l’être cher, mais ils n’ont plus leur raison d’être, que ce soit une brosse à dents sur le comptoir de la salle de bain, une paire de pantoufles dans l’entrée, l’équipement sportif ou les vêtements personnels en sont des exemples. Faire son deuil, c’est aussi prendre cette décision qui aura un impact déterminant sur le processus de deuil.


… ou tout conserver

Le moment est alors venu de disposer de ces objets laissés derrière par le défunt. La personne qui a hérité de ces objets est la mieux placée pour déterminer le moment approprié pour s’en départir. Tout en écoutant vos émotions, vous saurez déterminer si un objet a sa place dans votre intérieur ou s’il serait mieux de le donner pour qu’il profite à d’autres.

Souvent, des personnes bien intentionnées se pressent de faire le ménage chez la personne endeuillée, car elles trouvent insupportable la simple vue des vêtements du défunt. Se départir trop rapidement de tous ses biens ne réconforte pas tout le monde.


Prendre son temps

Il n’existe pas de nombre de jours, de semaines ou de mois idéal avant de disposer des objets de l’être cher. Il est conseillé de laisser le temps de s’habituer à l’absence et de ne pas prendre de décision sur le coup de l’émotion.  Un endeuillé me confiait dernièrement: «Des membres de la famille sont repartis avec des objets personnels de ma défunte épouse sans mon accord, son chandail préféré, ses bas de laine, etc. Même sa musique préférée n’est plus là. Je n’ai plus rien pour faire mon deuil.»

La présence des objets est apaisante même si elle peut provoquer un pincement au coeur en les regardant.  Il arrive par contre qu’il faille s’en départir progressivement, que ce soit en donnant certains biens à la famille et aux amis pour qu’ils puissent eux aussi garder un souvenir. Or, lorsque l’attachement à un objet est trop fort, il ne sert à rien de le donner. En effet, la perte d’un être cher est assez souffrante sans s’imposer des deuils supplémentaires.


Créer de l’espace

Pour laisser place à la nouveauté, il faut créer un espace pour la recevoir. Si un objet est inutilisé depuis plusieurs mois, il serait sans doute plus utile à une autre personne. À vous de juger. Seule la conservation de souvenirs représentatifs peut être apaisante à long terme. Libre à chacun de déterminer ce qui lui convient.

Or, si vous souhaitez conserver des objets de la personne décédée, pensez aussi à offrir aux personnes qui étaient importantes pour le défunt un souvenir de celui-ci. Cibler les effets personnels ayant une valeur sentimentale positive qui ne va pas vous empêcher d’aller de l’avant, mais bien simplement vous rappeler avec affection un souvenir de votre proche. Une douce attention apaise non seulement celui qui la reçoit, mais aussi celui qui l’offre. 

En fait, trier les objets personnels du défunt signifie apprivoiser une réalité nouvelle, une réalité sans lui, sans elle. Bref, vous seul pouvez savoir quand choisir le bon moment. Donc, prenez votre temps et surtout respectez votre rythme.

desjardins53@videotron.ca

Célébrante funéraire laïque et accompagnement du deuil



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Chronique deuil  
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