Deux sujets de réflexion qui se croisent
par Mireille Forget le 2021-10-03
Les médias nous montrent des manifestations de groupes anti-vaccins qui croissent en intensité. Après Trudeau, une de leurs cibles de choix, les porteurs de ces croyances ont choisi certaines écoles secondaires afin de convaincre les jeunes d’adhérer à leurs opinions très contestables. Le mois passé ils s’en prenaient au milieu de la santé et obligeaient le personnel, les visiteurs et les malades qui y avaient affaire à traverser leurs manifestations intimidantes, pour ne pas dire hostiles. Jusqu'à ce que le gouvernement adopte une loi pour les en empêcher.
Tout ça parce qu’ils ne veulent pas se faire vacciner. Au nom de la liberté d’expression. Personnellement, je leur reconnais le droit de ne pas être obligés à se faire vacciner. Un peu sur le même principe que les témoins de Jéhovah à qui on reconnait le droit de refuser les transfusions sanguines.
Sauf que le virus qui se promène sur la planète est de plus en plus dangereux. La méga-compilation des données montre que si on laisse le virus circuler librement on n’obtiendra pas d’immunité collective, du moins pas avant très longtemps, mais plutôt des variants de plus en plus contagieux comme le Delta et le nouveau Mu. À la limite, nos vaccins pourraient ne plus être efficaces.
J’ai toujours entendu dire que la liberté d’un individu s’arrêtait là où celle de la collectivité commence. Alors, lorsque les malades de la covid saturent les places dans les hôpitaux au point où certains n'ont plus de lits pour accueillir les cas d’urgence comme les crises cardiaques ou les accidentés et retardent les interventions chirurgicales planifiées de longue date, alors là, je trouve que ce délire devient extrême.
Et comme tout ce qui est extrême, il faut agir pour s’en prémunir. Une minorité menace l’ordre et la sécurité d’une majorité et il ne faudrait pas intervenir? C’est impensable.
On ne peut avoir le beurre et l’argent du beurre
Je remarque que les médias traitent chaque nouvelle une à la fois. C’est évidemment plus facile. Et normal. On traite chaque problème comme s’il était unique et on discute fort afin de trouver la solution optimale pour le régler. Et on attend des autorités l’argent et les moyens nécessaires pour la mettre en place. Comme si l’argent pouvait tout résoudre.
Le vrai problème, c’est qu’il faut régler tous ces problèmes en même temps. Et que nous n’avons pas le personnel nécessaire. Ni le temps pour le former. Nous savons depuis les années 1960 qu’il y aurait un problème lorsque les boomers quitteraient le milieu du travail puisque la cohorte des bébés d’après-guerre a toujours été environ 15% plus populeuse que les autres.
Donc, chaque fois qu’un problème est identifié, notre société s’attend à ce que quelqu’un quelque part y trouve une solution. Et l'applique.
Sans jamais penser que nous pouvons nous aussi être responsables de cet état de fait, à notre échelle, évidemment. Et puis on accuse, c’est tellement facile de décharger son impuissance sur le dos des autres. Un peu infantile mais bon... En fait, personne n’a de baguette magique.
Le temps de la pondération
Cette campagne électorale que nous venons de vivre nous aura au moins permis de réfléchir à la société dans laquelle nous voulons vivre. Les électeurs ont été extrêmement clairs : travaillez tous ensemble ! En effet, ils ne seront pas trop de 5 pour agir et préserver l'équilibre de notre planète pour le bénéfice des générations qui nous suivent. Surtout : il faut oublier les mentalités partisanes vestiges décisoires du siècle passé.
En passant, avec-vous vu l'émission de Découverte sur l'origine de la pandémie, celle qui est passée le 26 septembre...? Là, ils nous ont vraiment ouvert les yeux sur ces personnes qui agissent en prétendant vouloir protéger le monde. De vrais apprentis sorciers. Je ne manquerai pas la deuxième partie qui passe le 3 octobre.
Cette société se transforme en direct sous nos yeux et à toute vitesse. Croyez-vous que quelqu’un en soit au contrôle? Moi non, pas vraiment. Il y a trop de gros égos qui ne voient pas plus loin que le bout de leur nez.
La solution est en chacun de nous
Par contre, je pense que ce monde dans lequel nous vivons est la somme de toutes nos consciences individuelles. À une échelle phénoménale. Mais comme il est si difficile d’agir en groupe, essayons au moins d’agir à notre échelle et mettons un peu de pondération dans nos opinions et nos actions. Essayons d’être plus patients, conciliants, réalistes. Le monde ne pourra que s’en trouver mieux.
Parce que la solution la plus efficace, c’est de changer notre façon de voir la vie. Ce qu'elle a de positif. De voir comme elle est belle cette planète et nous avec. C'est efficace et nous pouvons le faire tous les jours.
Mireille Forget