Menu principal

Regards sur notre société
par Mireille Forget le 2021-11-30

NOTE : ce texte aurait dû sortir bien plus tôt mais certains problèmes en ont décidé autrement.  Merci de votre indulgence.  

Voilà :


J’aimerais partager avec vous autres une réflexion sur quelques événements récents.  Dans les médias, nous entendons souvent parler de crises, mais trop souvent selon un point de vue négatif, voire alarmiste.  Mais, ces transformations de notre monde comportent aussi beaucoup de points positifs.  Nous sommes définitivement à un point de bascule et je reste optimiste pour la suite des choses.  Les lunettes grises, ce n'est pas pour moi.  Ce monde est beau et nous assistons à la naissance d’un nouveau type de civilisation plus humain, plus responsable.  Allons voir…


Les élections fédérales

Elles ont donné un résultat si semblable à ce qu’il était avant que le gouvernement ne les déclenche qu’on pourrait croire qu’elles n’ont servi à rien.  Pris dans notre morosité COVID-19-qui-circule-toujours, nous ne voulions rien savoir.  Encore moins réfléchir à quel type de société nous voulions bâtir.  Et pourtant nous l’avons fait.  

Nous avions 5 partis politiques qui nous ont présenté des programmes somme toute assez semblables.  Des façons d’affronter les grands défis que ce siècle nous lance qui ne sont pas si différentes en fait.  Trudeau voulait l’avis des Canadiens et il l’a eu: le peuple a dit aux députés: faites votre job!


La vigueur du modèle Québec

Cette élection a fait la démonstration que le Québec prend résolument sa place dans cette confédération canadienne.  Si on se place du point de vue du Canada anglais, le Québec semble un trop bon élève et on l'envie un peu.  Le temps a prouvé que notre stratégie proactive pour contrer la pandémie est efficace.  Le projet de Trudeau d’instaurer partout au Canada un système de garderie copié sur le modèle québécois a dû faire des jaloux.  Nous avons prouvé que de bonnes garderies à faible coût incite les femmes à intégrer le marché du travail.  

Mais il y a plus: le fait de niveler les apprentissages de la petite enfance se révèle un avantage quand les enfants entreprennent leur scolarisation. Ce qui se répercute sur l’économie.  Les entreprises innovantes veulent s’établir ici parce qu’elles y trouveront un excellent bassin de cerveaux, ce qui prouve la qualité de notre système d’éducation.  Je pense ici aux secteurs aéronautique (développement d’avions du futur comme la C-série), pharmaceutique (avec Moderna qui pense s’installer dans la région de Montréal), informatique et multi-médias qui font que Montréal est considéré comme la Silicone Valley du Nord.  Et ce, sans oublier notre électricité fiable à faible prix qui fait aussi des envieux.  


Crises sociale et environnementale

Il y a la crise pandémique et son pendant économique, puis les crises sociale et climatique.  Mais là rien de nouveau puisque nous le savons depuis les années 1970.  

Les bébés d’après-guerre sont une cohorte 15% plus nombreuse que les autres.  Phénomène qui a toujours bousculé l’économie à toutes les étapes de leur vie.  Et c’est encore plus évident aujourd’hui alors qu’ils partent à la retraite.  On dit que pour chaque jeune qui intègre le marché du savoir, il y a 2 boomers qui partent à la retraite.  

Ce qui en soi n’est pas si mal parce que ça valorise les jeunes et les place dans une position intéressante.  La société n’a pas le choix de leur donner des avantages dont la si importante conciliation travail-famille.  

L’autre crise était tout aussi prévisible.  Nous savons depuis 50 ans que notre façon égoïste et désordonnée d’exploiter notre planète n’est pas viable à long terme.  Nous avons choisi de nous aveugler.  C’est que la réalité n’est pas facile à avaler...

Mais agir collectivement pour redresser la situation n’est pas évident.  Nous sommes la première espèce à devoir le faire.  Mais bon, on s’y met.  La preuve: les rencontres du G20 – soit les 20 pays les plus développés de la planète dont les PIB représente 95% de l’économie mondiale – se multiplient.  Il y en a une à Washington cette semaine sur l’économie en vue de réussir à taxer les géants du web (ce qui est voté maintenant) et une autre est prévue en novembre à Glasgow pour lutter contre l’effet de serre.  Les pays aussi sont en train d'apprendre à travailler ensemble, à gouverner ensemble.  Bonne chose.

Si la pandémie nous a plongés brutalement dans le monde d’après, l’urgence climatique nous oblige à transformer nos industries, nos moyens de transport et bien plus afin de les rendre carbone neutre en 2050.  Il n’y a pas de temps à perdre.  

De son côté, la crise de la main-d’œuvre pourrait être en partie réglée par l’immigration et, de ce côté, on peut s’attendre à devoir intégrer une bonne dose de migrants climatiques.  Mais ce ne sera pas suffisant et la technologie et la robotique sont vouées à gagner du terrain.  Pas le choix.  L’avenir prend des couleurs de science-fiction.


Le syndrome du bateau qui coule…

Beaucoup de personnes ne se sentent pas concernées par l’effort mondial nécessaire pour ménager aux générations à venir un avenir décent.  Par manque de volonté ou défaitisme, elles préfèrent croire que le mal est déjà fait, qu’il est trop tard pour agir.

Mais, le fait est que la situation n’est pas aussi désespérée.  Rien n’est encore décidé.  Et les gens de bonne foi, la majorité en fait, préfèrent examiner ce qui se passe et agir pour calfeutrer l’entrée d’eau.  Agir au lieu de la subir.

Heureusement les Canadiens ne sont pas aussi divisés que les Américains.  En fait les résultats de l’élection ont démontré que nous sommes en majorité progressistes.  Le nouveau gouvernement minoritaire compte 160 députés libéraux, les Conservateurs 119, le Bloc Québécois 32, le NPD 25 et le Parti Vert 2.  En fait, tous sont plus ou moins progressistes.  

Je dirais que nos députés, selon les 5 programmes de leurs partis respectifs sont à 4,25 sur 5 en faveur de l’adaptation aux nouvelles réalités et le 0,75 est toujours contre les vaccins...


La Droite et la Gauche en Amérique

On entend souvent parler de droite et de gauche.  Qu’est-ce que ça signifie au juste?  Imaginez-vous une ligne droite horizontale.  L’extrémité à gauche représente la Gauche.  Avec cette option, on privilégie l’évolution et le progrès social, les droits humains comme la scolarisation pour tous, un travail décent et rémunéré équitablement.  On y est aussi en faveur de l’égalité des sexes et, de façon générale, de tous les membres de la société incluant les minorités (avec les Premières Nations).  Qu'on y parle de justice et d’équité n’exclut pas le développement qui se doit d’être durable, évidemment.  

La Droite se situe à l’extrémité droite de la ligne.  Alors là, on favorise le statu quo, la prépondérance de l’économie et des grandes entreprises.  Il y a une tendance forte à se réfugier dans une vision du monde traditionnelle qui devient vite dépassée par les enjeux auxquels nous devons faire face tous les jours dans le monde des années 2020.  Le parti Républicain américain en est un bel exemple.  On accepte l’idée que les personnes ne sont pas toutes égales – les personnes de couleur dans ce cas particulier.  La société devient un free for all qui valorise les plus forts.  L’économie est une affaire de milliardaires égoïstes, la religion véhicule ces images à l’ancienne et on est farouchement pro-vie. 

Évidemment, dans la vraie vie, nous nous situons tous entre les deux extrêmes et ceux au centre sont dits Centristes, ce qui veut dire qu’ils prennent un peu de chaque position.  La grande majorité des gens est dans ce camp, ce qui explique que les partis modérés sont ceux qui ont le plus de chances de se faire élire.  Par exemple, dans cette élection, le chef Conservateur Érin O’Tool s’est fait reprocher ses positons centristes par l’extrême droite religieuse localisée dans les Prairies.  


Le Canada se réchauffe 2 fois plus vite que le reste de la planète

Ce déplaisant constat explique que nous soyons plus conscients des changements climatiques qui sont maintenant vraiment faciles à voir en action.  Nous sommes à un point de bascule.  Tous les scientifiques sérieux l’ont observé, ont compilé le résultat de leurs travaux et mis la société en garde depuis plusieurs décennies.   

Mais les partisans d’une économie forte ont tout fait pour détourner nos yeux de ces faits, trop occupés à encaisser les revenus de la société de consommation.  Et nous avons choisi de les croire.  Mais les faits observables ont pris une telle ampleur qu’il n’est plus possible de se cacher la face.  

Depuis les années 1850, l’activité humaine a tellement consommé d’énergies fossiles que le carbone qui s’est accumulé dans l’atmosphère a déjà fait grimper la température moyenne d’un degré sur l’ensemble de la planète.  

C’est peu mais suffisant pour occasionner tous les dérèglements climatiques qu’on observe partout: sécheresses, inondations, feux de forêts, auxquels il faut ajouter les pandémies, les infestations d’espèces nuisibles et la disparition du nombre des animaux et de la biodiversité.

Mais il y a ceux qui réalisent ce qui se passe et sont prêts à faire les changements nécessaires, à oser.  On dit que l’avenir appartient aux audacieux alors oui, transformons notre monde, dépoussiérons nos habitudes de vie et allons de l’avant avec l’ambition ferme de laisser à nos enfants un monde encore habitable.

Et, bonne nouvelle, tous ces gens sont déjà à l’œuvre, travaillant jour après jour à bâtir cette nouvelle société plus juste, plus performante.  Ouvrez les yeux et vous en verrez partout autour de vous.  Des producteurs agricoles responsables, des industries innovantes et propres où les nouvelles technologies prennent de plus en plus de place.

Oui, la porte du futur est toujours ouverte et ce grand effort collectif pour redresser la situation va porter fruits et nous créer un monde meilleur.   L’humanité fait face à 2 choix et il y en a un qui n’est pas acceptable.  Le monde d’avant n'est plus une option, la planète ne le supportera pas.  Il n’y a que dans l’action positive que nous trouverons un monde meilleur.  


Le mot de la fin

Dans ce texte assez long j’ai surtout parlé de l’aspect positif des choses, celui que les médias et critiqueux de tout acabit ne nous présentent pas.  C’est la parabole du verre qui est à moitié vide ou à moitié plein, selon notre façon de voir la vie.  Mais, pensez-y: y a-t-il quelqu’un qui ait réussi à avaler la moitié du verre qui était vide ?  Non, car c’est impossible de boire de l’air.  Moi j’aime mieux la moitié qui est pleine, surtout si c’est un bon vin rouge...

Mireille Forget




Espace publicitaire