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Les histoires de mon père
par Mireille Forget le 2021-12-02

Je viens de terminer un livre très intéressant écrit par Sylvie Tremblay de Saint-Roch-des-Aulnaies.  Elle y raconte les expériences de travail de son père qui a passé la majorité de sa vie à arpenter les terres du nord du Québec.

C'est très intéressant, écrit simplement, comme s'il l'avait fait lui-même.  Faire l'arpentage de grands parcours c'était avant tout un travail d'équipe et ça devait être planifié soigneusement.  

Il a débuté ce travail dur et dangereux en 1929.  Animé par le goût de l'aventure, Philippe voulait être aviateur et explorer le Grand nord.  Son père aurait souhaité qu'il soit comptable... 

Le refus de son papa l'oblige à trouver un plan B et comme il y a justement des arpenteurs à L'Islet qui utilisent parfois l'avion pour effectuer leurs contrats, il réussit à se faire embaucher par Jean-Baptiste Gaudreau. 

Le Québec avait besoin de faire tracer sur le terrain les lignes qui séparaient les vastes territoires qui découpaient ses régions administratives.  Et pour ça, il fallait arpenter ces lignes.  L'équipe part donc pour Chibougamau.

Ce territoire est pratiquement vierge.  Il faut préparer l'expédition avec grand soin, car en forêt il n'y a ni magasin, ni hôpital et les voisins... ce sont des Amérindiens, parfois des prospecteurs. Les hommes de cette première équipée viennent de la Côte-du-Sud et de la Gaspésie. Ce premier travail l'amène au poste amérindien d'Obedjiwan.  

À cette époque, il fallait voyager sur les rivières comme les coureurs des bois et choisir de sauter ou portager les rapides.  Avec tout l'équipement et les denrées pour effectuer toute la durée du contrat.  Plus tard, les trajets en avion ont souvent remplacé ceux en canots.  

Il fallait savoir lire les cartes et choisir des lacs assez grands où le pilote pouvait poser son hydravion et le faire décoller lourdement chargé.  Puis couper des perches pour monter les tentes de grosse toile, installer le poêle et garnir le plancher de branches de sapin recouvertes d'une toile.  Les hommes dormaient 3 par tente et les Amérindiens qui servaient de guides et de chaîneurs montaient leur propre cabanage.  Été comme hiver, à n'importe quelle température aussi froide soit-elle.  

Tout ce temps, Philippe calculait avec ses instruments: l'heure exacte,  l'azimut et la hauteur du soleil.  Avec des tables de logarithmes, trouver le sinus, le cosinus, faire de la trigonométrie.  Vérifier sa position avec l'étoile Polaire...  Un travail de précision.

Un voyage fascinant dans un autre monde pourtant pas si loin.   Et un beau cadeau à donner à Noël.

Mireille Forget

Sylvie Tremblay est conseillère municipale à Saint-Roch-des-Aulnaies.  C'est la conjointe de Raymond Plourde.





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